Fleurus d'Algérie (1848 - 1962)

Ilot K

Cet îlot n'appartient pas au quadrillage dessiné à l'origine, puisqu'il est en dehors du "boulevard de l'ouest", site de l'ancien chemin de ronde qui n'a jamais été fortifié. Il a été défini par la route menant à Assi-Ameur puis à Oran, puis, au cours des années 1900, par le chemin de fer. Celui-ci reste relativement éloigné du village (on en a déjà allongé le tracé en le faisant passer par Fleurus) mais il va établir une nouvelle polarisation : la place de la gare devient un espace de transit, puisque la correspondance s'y effectue entre le chemin de fer et les transports de proximité par Saint-Louis.

Les "lots de jardin" de 1848-49, attribués aux concessionnaires en plus de leur lot de maison et de leurs lots de culture, enserraient le village et s'étendaient sur les chemins environnants, notamment celui d'Assi-Ben-Féréah. Certains, relativement fertiles et irrigables, demeurèrent en jardin, tandis que d'autres profitèrent aux descendants des concessionnaires lorsqu'on voulut leur en acheter des parties pour construire une maison à la sortie du village. L'îlot K leur profita peu. Louise Trébuchet (veuve du colon Joseph Bouré et ayant du mal à soutenir ses enfants légitimes, plus un petit dernier apparu en dépit du maire et du pape) céda bien en 1858 à Pepe Esclapez un peu de terrain pris dans son lot de jardin, pour y établir, à l'entrée du village, le premier café espagnol, qui devint, après son alliance avec les Campos, l'un des deux salons de perruquier du village. Pour Pepe, voir Fleurus en Oranie, pp. 130-134.) Mais les deux concessionnaires (Bouré et Hamon) étant décédés sans avoir exploité directement ces lots, ceux-ci revinrent, par le jeu des hypothèques, à Maître Larcher, d'Oran.

Larcher les réunit en investissement sur l'avenir (la propriété en bordure d'un village devenant prospère pouvait prendre de la valeur) et y établit entretemps, par un métayer, une pépinière de plants de vigne : le vignoble de l'est oranais était en pleine expansion, venant au secours de la production métropolitaine décimée par le phylloxera.

Cette entreprise fut reprise en 1908 par Siffrein Carton, originaire de Carpentras, qui en fit une des petites industries les plus prospères du village jusqu'aux années 1940, employant d'abord une bonne trentaine d'ouvriers greffeurs importés de Carpentras, puis, en comptant les transporteurs, à peu près le même nombre de Fleurusiens et surtout de Fleurusiennes. Il occupa à peu près tout l'îlot jusqu'à la fermeture de l'entreprise (transférée entretemps à son ancien employé Gabriel Pellegrin) en 1947. (Voir le détail dans Fleurus en Oranie, pp. 352-354.)

Cliquez sur une des vignettes ci-dessous pour voir l'histoire d'un des emplacements numérotés sur le plan, puis n'importe où pour faire défiler les emplacements.

Maison 1 Maison 2 aison 3, 4 et 4 bis Maison 5 et 6 Maison 7 et 8 Maison 9 Lots, cave et four à pain

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