Fleurus d'Algérie (1848 - 1962)

Carrière Moisset vers 1950

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La carrière Moisset vers 1950

(collection Danielle David-Moisset)

C'est la première carrière de plâtre de Fleurus, ouverte par Emile Barban (le deuxième maire) en 1850, puis reprise successivement par Marcel Compagnon (1868), Félix Ros (1878), Eugène Bosc (1902), Albert Moisset (1928) et les frères Sevilla (1954). La présence des trois ouvriers, qui viennent de déloger un bloc de gypse, permet d'en mesurer la profondeur : environ 35 mètres. Un inspecteur du travail du vingt-et-unième siècle serait ahuri.

On travaille tôt le matin : sur cette façade est, le soleil est encore loin de la verticale car les ombres sont longues. Depuis les années 1900, on creuse avec des bâtons de dynamite, causant des effondrements plus ou moins maîtrisés, comme la photo le montre bien (cônes de gravats et blocs de gypse dans le désordre). Les plissements sont très prononcés dans la région (pression de la plaque africaine contre la plaque eurasienne depuis l'époque pyrénéenne), de sorte que certains filons rocheux se retrouvent presque à la verticale. L'exploitation des carrières était donc aléatoire : si on achoppait sur des morceaux de gypse en se promenant sur les collines de Fleurus, ce n'était pas forcément la garantie d'un filon exploitable, de sorte que l'escarpement est parsemé de trouées abandonnées. Certaines ont été employées comme décharges par l'armée américaine en 1942-43 puis comblées : il y a encore là-dessous des poches de détritus qui intrigueront les archéologues de l'avenir.

 

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