L'esplanade devant la gare vers 1910
(carte postale)
Eugène Gérard, commerçant fleurusien touche-à-tout au tournant du siècle, a édité une petite série de cartes avec l'aide d'un photographe. La gare est à l'époque l'emblème de la modernité du village, devenu un petit moyeu de communications locales entre les villages environnants et Oran, Mostaganem et Perrégaux.
Derrière la place, à gauche, l'arrière de l'Hôtel des voyageurs ; au milieu l'imposante Villa Louisette (que Siffrein Carton, autre emblème du modernisme, vient de faire construire bien en vue des voyageurs, avec une grosse inscription publicitaire, qu'on ne distingue pas ici, sur le côté) ; à droite le mur des pépinières qu'il gère. Comme toujours dans les photos «montées» de l'époque, les gens du quartier ou de passage sont recrutés et disposés en groupes par le photographe. A gauche, peut-être Guillaume Moréreau, employé du chemin de fer, avec son fils Emile (âgé de 4 ans en 1911, date à laquelle la carte a été mise à la poste selon l'oblitération à Saïda). Au centre, on lit, non sans peine, sur un fourgon apparemment venu se ravitallier à la gare pour desservir des vilages voisins, MAISON COLON ... CONFECTION. Il y avait alors à Oran un assez grand fournisseur d'étoffes sous le nom de Ben Jehou, Colon et Rebboh. A droite, la patache qui faisait la navette entre la gare et Saint-Louis, dont les voyageurs ont construit un spectacle en hauteur mais se sont vus éclipser par trois petites filles qui esquissent un pas de danse, fières de leurs robes et de leurs bottines.
